Le titre, c’était pour vous engager à cliquer… Parce que les fantômes ça fait toujours causer !
En réalité avec Alice, nous n’avons pas parlé de spiritisme ou de phénomènes paranormaux. Mais plutôt de tentatives de dialogue avec des pratiques anciennes, présentes, et pourquoi pas futures de l’oralité.

Quand on a commencé à creuser le thème du premier magazine Papier d’ODIL, « Habiter les Ruines », j’ai dérivé et commencé à penser à ces villages désertés, ces hameaux abandonnés où l’on peut lire encore les traces d’une vie passée. Ces ruines où l’on peut collecter des indices sur les modes de vie de ceux qui ont traversé ces espaces, ces lieux où en se concentrant un peu, on pourrait deviner des voix, des rires, des sons d’un quotidien disparu. 

J’ai pensé à ce gigantesque fonds documentaire sonore, précieusement archivé et volontairement partagé à la Maison du Patrimoine Oral, à Anost. À ces chants, ces entretiens, qui nous permettent de rencontrer des femmes et des hommes qui vivaient-là, à ces voix qu’on peut laisser nous habiter le temps d’un enregistrement sonore. J’ai été curieuse d’en savoir un peu plus et d’entendre leur gardienne, comprendre avec quel soin elle les protège du temps qui passe et organise leur évasion dans le présent, pour que la poussière ne s’installe pas trop. 

Tour à tour archiviste, médiatrice documentaire ou encore créatrice sonore, Alice Margotton mue au gré des situations. Elle nous invite à découvrir son travail à la MPOB, nous partage sa vision de l’oralité et nous confie néanmoins son rapport à certains fantômes… Papotage intime avec une grande alchimiste des archives locales. 

Pour en savoir plus sur la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne :
http://mpo-bourgogne.org

Laëtitia Déchambenoit, Juin 2021.