N’est pas Charlie qui veut, et le droit de caricature semble parfois à géométrie variable.
Sophie l’a appris à ses dépends, en partageant une photo trafiquée, montrant le commissaire de Chalon-sur-Saône, grimé, de façon potache, en Gilet Jaune.
Dépôt de plainte, demande de dommages et intérêts, et la crainte d’une condamnation pour injure publique et outrage pour Sophie.

Contactée par téléphone en amont de son procès, Sophie nous a livré les tenants et aboutissants de son histoire. Comment cette affaire a atteint sa capacité à s’engager sans remettre en cause sa détermination. On la retrouve dans notre podcast PAPOTAGE.

C’était quelques jours après notre entretien, le vendredi 19 février 2020, qu’avait lieu le jugement.
Brandissant chants et banderoles, des Gilets Jaunes de toute la région étaient venus soutenir Sophie. Le tribunal a jugé les faits prescrits, une bonne nouvelle pour l’accusée, mais reste la question du droit à la caricature quand elle concerne un agent de la force publique. Qu’aurait été le verdict sans la prescription ? N’est-on pas devant un exemple de procès-bâillon, attenté pour faire fléchir un mouvement qui brave les années comme la pandémie, caillou dans la chaussure des autorités depuis plus de deux ans ?

Benjamin Burtin, Février 2021