Il y a quelques temps, notre partenaire DAHIRO réalisait le trailer du très beau spectacle « Qui Vive », écrit et interprété par Anaïs Pin et Claire Monot. Cette dernière, chanteuse, comédienne et metteuse en scène a pris le temps de répondre à nos questions, pour nous éclairer sur sa pratique comme sur sa place d’artiste sur le territoire.

 

 

 

Parle-nous de toi et d’Anaïs… Votre parcours, votre rencontre…

Nous nous sommes rencontrées pour la création d’un spectacle de théâtre musical jeune public en 2005  : Anaïs est violoncelliste au départ, après des études classiques au Conservatoire mais j’ai tout de suite vu qu’elle avait une présence et un sens du jeu théâtral incroyables, en plus de pouvoir chanter en jouant de son instrument !
Moi je suis comédienne au départ tout en chantant dans des répertoires variés à la moindre occasion  !
Je faisais déjà des créations mêlant musique et théâtre avec Barbara Trojani, compositrice et chanteuse chalonnaise. Le public jeune et même très jeune nous offre une grande liberté de création et nous avons pu lui présenter de la musique de facture contemporaine par exemple et dans des formes scéniques originales.
Je trouve passionnant d’inventer et de mettre en scène une forme théâtrale à partir d’un matériau musical. C’est plus courant de faire l’inverse et le plus souvent la musique est alors plus une illustration, un accompagnement. J’ai pu travailler avec des musiciens, des chanteurs de tous styles qui voulaient mettre en scène leur musique.

Présente-nous le spectacle « Qui Vive » : l’inspiration, la démarche de création avec ton équipe…

Après la large diffusion de La belle escampette notre précédent spectacle, nous voulions de nouveau inventer une forme musicale et théâtrale, à deux voix et un violoncelle, en ajoutant cette fois-ci de la musique électronique. Mathieu Monnot, musicien scratcheur et M.A.O. (musique assistée par ordinateur) de la compagnie Komplex kapharnaüm, a rejoint notre équipe.
Avec Qui vive, nous avons voulu donner une place encore plus centrale à la musique et aux sons en général. Pas de décor, très peu d’accessoires, une boîte noire dans laquelle les lumières sculptent des espaces, dessinent des mouvements, et dans laquelle évoluent des personnages aux costumes plus ou moins farfelus, dans un univers fantastique à imaginer.
Je voulais que cette sobriété visuelle contraste avec un univers sonore riche et très présent qui fasse sens.
Anaïs a d’abord composé la musique jouée en live, qui s’est tricotée petit à petit avec l’histoire qui se construisait , avec la musique et les sons enregistrés de Mathieu, présents tout le long du spectacle.
Pour la première fois, j’avais plein de gens autour de moi qui «  nourrissait  » la création  : Anaïs dans l’écriture aussi, Jean Noel à la création des lumières, Natacha la costumière, Chappy pour les régies, Etienne pour me guider en tant qu’interprète et nous apporter son imaginaire lui aussi.
J’ai eu l’impression de tenir la barre d’un grand bateau avec un équipage généreux et passionné. Finalement j’ai fait comme l’héroïne de notre histoire …parce que le plus grand des risques, c’est de n’en prendre jamais  !
Les tout-petits, eux aussi, entendent sans cesse des messages sécuritaires pour les inciter au repli sur soi, à l’immobilisme. Dans notre spectacle, il s’agit de suivre les aventures d’un personnage enfantin qui réussit à surmonter ses peurs et découvre enfin le monde, le dehors.

Les réseaux, les lieux… Quel est ton regard sur ta condition d’artiste en Saône et Loire ?

Je connais bien et nous sommes diffusées dans le réseau jeune public national institutionnel qui est très bien défini avec des lieux conventionnés, des festivals … En Saône et Loire il existe de nombreux lieux de diffusion qui s’adressent au jeune public en particulier, même en milieu rural comme la salle Jean Genet à Couches par exemple mais leurs programmations ne peuvent pas perdurer sans l’aide financière des collectivités locales.
Trois scènes nationales dans le département, c’est incroyable et précieux  ! J’ai d’ailleurs eu le soutien des 3 pour la production de Qui vive . Avec l’appui du Conseil départemental (sur toutes mes créations), le Conseil régional et la DRAC, c’est une vraie reconnaissance de notre travail  !

Votre actualité…

Avec La belle escampette qui poursuit sa route après l’opéra de Lyon en octobre, Qui vive prend son envol  en Bourgogne : après Macon, Varennes Vauzelles en décembre, nous serons le 17 avril 2019 au Centre Louis Aragon à Saint Vallier.
Je chante aussi dans Rose Café, un trio vocal swing vintage qui jouera au Palace de Cuisery le 01 mars.

 

Qui Vive – Trailer du spectacle