Le contexte des municipales 2020

A l’approche des élections municipales, ODIL s’interroge. Cinq listes, cinq candidat.es pour un seul fauteuil de maire.
Les mouvements sociaux qui rythment le calendrier depuis 2018, ici comme sur l’ensemble du territoire national, sont les indicateurs d’une forme de défiance grandissante envers le personnel politique, que les citoyen.ne.s jugent incapables de faire face aux grands enjeux de notre époque.
Depuis peu entre en jeu le Coronavirus, qui affole, provoque l’annulation de meetings de campagne et dissuaderaient un certains nombres d’habitants à se rendre aux urnes…
L’augmentation des listes « sans étiquettes » révèle un paysage politique plus complexe, sans garantie d’inscription dans la ligne de partis clairement identifiés. Phénomène qui témoigne sans doute aussi d’une nécessité de renouvellement, d’une envie d’abandonner des mouvements politiques dans lesquels le.la citoyen.ne ne se reconnait plus. Phénomène plus ou moins assumé par les représentants politiques, qui sert d’appui à des candidats dont on peu questionner la transparence des appartenances à des partis politiques existants.
Il y a aussi pour la première fois, un peu partout en France, des listes citoyennes qui fleurissent. Elles revendiquent une démocratie plus « participative », faisant une large place à la participation des citoyen.ne.s aux décisions politiques au cœur de leur projet. Une donnée reprise en choeur par un grand nombres de listes plus « classiques », si bien qu’on ne sait plus vraiment s’il s’agit d’un argument marketing ou d’une volonté réelle de rebâtir une relation de confiance avec la population, d’accueillir la volonté d’engagement de nombreux citoyens au coeur de leur cité et de les impliquer à la construction de leur ville… Tous ces éléments rendent-ils encore plus difficile le vote des Montcellien.nes ?

Innover pour une meilleure démocratie locale !

Au premier tour des dernières élections municipales à Montceau-les-Mines, en 2014, le taux de participation était de 45,5%, l’abstention équivalente à 44,50 % des inscrits. Au deuxième tour, le taux de participation était de 61.29% et le taux d’abstention de 38.71%.On pourrait se satisfaire d’un taux d’abstention inférieure à la moyenne nationale alors de 47,64%.
Mais on pourrait aussi chercher à comprendre pourquoi plus d’un tiers de la population n’exprime pas son suffrage à cette élection de proximité…
Nous n’avons évidemment pas la réponse. Peut-être quelques éléments de compréhension, inscrits dans le contexte local, national, international. C’est en réfléchissant aux raisons pour lesquels les électeurs boudent les urnes et à cette notion de démocratie participative, que nous avons découvert le Jugement Majoritaire.

« Jugement Majoritaire », le nom sonne quelque peu autoritaire…
Il ne s’agit pourtant ni d’un tribunal, ni d’une décision arbitraire, bien au contraire…
Ce mode de scrutin révolutionne notre façon de voter et d’appréhender la politique. Inventé en 2002 par deux mathématiciens français, directeurs de recherche au CNRS, il est reconnu par un nombre croissant de Français.e.s comme une solution démocratique de premier plan. Et il peut considérablement améliorer la démocratie participative et directe à l’échelle de la commune ! 
Nous avons contacté l’association Mieux Voter, qui s’interroge sur les innovations démocratiques que rende possible le Jugement Majoritaire et nous avons eu envie de tenter l’expérience à Montceau-les-Mines, à l’occasion des élections municipales.

Le Jugement Majoritaire, qu’est ce que c’est ?

L’association Mieux Voter vous explique le Jugement Majoritaire en 1 minute

Le Jugement Majoritaire est une nouvelle théorie du choix social applicable à toute prise de décision collective, établie par les chercheurs du CNRS Michel Balinski et Rida Laraki à partir de 2006.

Une infinité d’application : le Jugement majoritaire s’applique à tout type de votation collective, qu’il s’agisse d’élire un candidat, de retenir une ou plusieurs idées lors d’un atelier collaboratif, de choisir entre plusieurs projets…
Il peut être utilisé à toutes les échelles (locale, nationale, internationale) dans tous les milieux (écoles, entreprises, associations, coopératives, collectivités publiques…).

Un principe simple et intuitif, qui change tout : l’électeur vote en donnant son avis sur toutes les candidatures présentées, leur attribuant la mention de son choix (par ex. Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, A Rejeter).
La candidature retenue est celle jugée la plus méritante par la majorité de l’électorat (celui qui obtient la meilleure mention « majoritaire »).

Une mesure précise de l’opinion des participants au vote, à même d’éclairer la décision collective : en demandant aux électeurs leur opinion sur chaque option soumise au vote, on bénéficie de beaucoup plus d’informations que dans le cadre du scrutin uninominal qui, résumant l’opinion des électeurs à un choix, ignore l’essentiel de l’information quant à ce qu’ils pensent. En agrégeant un grand nombre d’informations, le Jugement Majoritaire ne produit pas « juste » un gagnant qui obtiendrait la majorité des voix. Il mesure précisément le crédit porté à chacune des options et permet d’affiner autant que de pacifier la prise de décision.

Le Jugement Majoritaire garantit que le candidat ou la solution gagnante soit véritablement soutenue par une majorité de l’électorat : Le Jugement Majoritaire prend aussi bien en compte les votes « pour » que les votes « contre », et autorise la nuance à l’aide des mentions. Il mesure précisément le crédit porté à chacune des options et permet d’affiner autant que de pacifier la prise de décision.


Le Jugement Majoritaire corrige les défauts des méthodes de vote actuelles :

 Les électeurs peuvent s’exprimer pleinement en évaluant tous les candidats. Si votre candidat favori n’est pas majoritaire, vos mentions sur les autres candidats continuent d’influer le classement des candidats restants.
 Il n’y a plus de vote « utile » puisque l’on peut juger positivement plusieurs candidats.
 Il n’y a plus de vote blanc  ou de vote “par défaut” parce qu’il est possible de juger négativement tous les candidats.
 Un seul tour d’élection suffit (cela favorise une meilleure mobilisation et c’est plus économique).
 Le pouvoir revient aux électeurs : si tous les candidats sont jugés Insuffisant ou à Rejeter, une
nouvelle élection avec d’autres candidats pourrait être organisée.
 L’élection au Jugement Majoritaire ne produit pas « juste » un gagnant : la légitimité de tous les candidats dans l’opinion est précisément mesurée, à l’aide des mentions.
 Le jugement majoritaire évite que le résultat de l’élection change en fonction du nombre de candidats, et notamment la multiplication des « petites candidatures » : ajouter ou retirer un candidat mineur ne change pas le gagnant de l’élection.
 La possibilité de s’exprimer sur chaque candidat facilite le consensus, là où les systèmes traditionnels éliminent en général trop rapidement les seconds choix des votants.

Le scrutin est très difficile à manipuler : des blocs d’électeurs qui tricheraient sur leur classement en
donnant des opinions disproportionnées et tronquées ne peuvent avoir qu’une influence limitée sur les résultats.


Paloma Moritz, journaliste et réalisatrice qui défend le jugement majoritaire.


Chloé Ridel, de l’association Mieux Voter, qui défend le Jugement Majoritaire et qui nous encourage à tenter l’expérience à Montceau !



Testons le Jugement Majoritaire à Montceau-les-Mines !

ODIL vous propose de tester ensemble cette méthode de vote innovante à l’occasion des élections municipales. Nous lançons l’expérience cette semaine, du 11 au 18 mars 2020.
Il n’y aura bien entendu aucune incidence sur les résultats réels du scrutin et nous veillerons à une pluralité des profils socio-démographiques qui s’exprimeront, en proposant aux habitants de participer de plusieurs manières, en ligne et physiquement par un bulletin de vote papier, en nous rendant dans plusieurs quartiers de la ville.
Les résultats seront révélés à l’issue du premier tour des élections. Ils seront relatifs au nombre de participants bien entendu, et leur analyser de manière objective compte tenu d’informations statistiques complexes à réunir.

Plusieurs manières d’y participer !

Pour participer à cette expérience plusieurs choix s’offre à vous :

PARTICIPER EN LIGNE
Exprimez votre suffrage en ligne sur ce site
JUGEMENT MAJORITAIRE – ELECTIONS MUNICIPALES 2020 MONTCEAU LES MINES

Pour chaque candidat, il vous suffira de choisir une mention.
Le vote est évidemment anonyme et nous collecterons les résultats à l’issue de l’expérience.


PARTICIPER CHEZ ODIL
Venez remplir un bulletin de vote dans les locaux d’ODIL
Au 12 rue des Oiseaux, entre 9h30 et 17h30.
Le vote est évidemment anonyme et nous collecterons les résultats à l’issue de l’expérience.


PARTICIPER EN VILLE
Remplissez un bulletin de vote dans la cabine mobile d’ODIL !
Nous vous annoncerons où chaque jour sur Facebook où nous la déplacerons !



On espère votre participation nombreuse pour une expérience riche !



BANDE DESSINEE : Pour comprendre super facilement, en bande dessinée, le Jugement Majoritaire, découvrez le travail trop classe de Marjolaine Leray :
https://www.lechoixcommun.fr/content/article/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-democratie.html

Reportage complet sur le Jugement Majoritaire par Spicee :
https://www.spicee.com/fr/program-guest/elections-et-si-on-changeait-tout-1180

LE JUGEMENT MAJORITAIRE, EN BREF

Inventé par Rida Laraki et Michel Balinski en 2002, le Jugement Majoritaire est un nouveau mode de scrutin où les électeurs votent en donnant leur opinion sur tou.te.s les candidat.e.s à partir d’une échelle commune de mentions (ex. Très bien, bien, passable, insuffisant, à rejeter).
Le/la candidate vainqueur.e de l’élection est celui/celle qui est le/la mieux évalué.e par une majorité !
Avec le Jugement Majoritaire, les citoyen.ne.s peuvent s’exprimer pleinement et dans la nuance ;
le vote “utile” ou stratégique n’existe plus puisqu’il est possible d’évaluer positivement plusieurs candidat.e.s ;
le vote blanc n’a plus de raison d’être, puisque l’on peut évaluer négativement tous les candidat.e.s et le scrutin permet d’obtenir une photographie précise de l’opinion lors d’une consultation donnée.
Parmi les avantages comparatifs à utiliser le Jugement Majoritaire, on retrouve : la représentativité des résultats, l’expression démocratique des électeur.rice.s et l’adhésion au résultat final.

L’ASSOCIATION MIEUX VOTER, C’EST QUOI ?

« Mieux Voter » est une association loi 1901 qui promeut l’utilisation du Jugement Majoritaire, nouvelle théorie du choix social, comme un outil pour améliorer les décisions collectives et les exercices de démocratie participative à l’usage de tous : collectivités publiques, écoles, entreprises, associations ou particuliers.
Ils rassemblent tous ceux qui croient en de meilleures façons de voter.

Pour en savoir plus :

Site web Mieux Voter
Facebook Mieux Voter
Twitter Mieux Voter
contact@mieuxvoter.fr

Merci à Mieux Voter pour leur écoute et leur travail !