Deux amoureux qui s’engagent sur un chemin forestier.
Leur route croise celle d’un vieil ami. Celui avec qui ont a fait les quatre cent coups. Celui avec qui on a forgé les débuts de notre personnalité. Celui dont on peut revendiquer qu’il fait partie de notre histoire…
Seulement, avec le temps qui nous sépare, il est parfois difficile de reconnaitre les enfants que nous étions…
Jusqu’où s’arrête l’amitié qu’on porte à ceux qui nous ont vu grandir ?
Rencontre avec Margaux Bonin, qui réalise son premier court-métrage et qui questionne nos consciences et nos limites, l’acceptable et l’intolérable, sans jugement…


Cliquez sur l’image pour voir le film !

Dis Margaux, tu peux te présenter ?

Je suis originaire de Saint-Bérain-Sous-Sanvignes. Je suis partie il y a 10 ans vivre à Paris pour « faire du théâtre ». Je suis devenue comédienne, auteure et metteure en scène. Parfois des projets me font revenir dans la région et j’en suis contente.

Et ce film « Génération I » alors, c’est quoi ?

C’est mon premier film. 
Cela fait 2 ans que je travaille sur le scénario d’un court métrage de 20 minutes sur un sujet similaire. Afin de trouver les financements pour le réaliser, j’ai tourné « Génération i ». Ce tout petit court-métrage me permet de participer au concours du Festival Nikon et me sert également de carte de visite. Ce concours existe depuis 10 ans, le temps et le thème sont imposés. Cette année c’est « Génération » en 2min20. Le président du jury est Cédric Klapisch (Le péril jeune, L’auberge Espagnole)

C’est ta première expérience de réalisation.
Le cinéma, c’est une extension du théâtre, une autre espace ?

J’aime alterner plusieurs espaces artistiques. Cela s’est toujours fait naturellement chez moi. C’est complémentaire.
J’aime passer de l’écriture au jeu, du jeu à la mise en scène, de la danse au théâtre, du théâtre au cinéma… 
Cette fois-ci j’ai opté pour le cinéma et un concours, afin de donner à ce projet plus de visibilité et de m’adresser à un public plus large.

Pourquoi as-tu choisi ce sujet ?
La question de l’accueil des migrants te touche ?

Oui, c’est un sujet qui me touche.
En habitant Paris, j’y suis confrontée au quotidien. J’ai franchement honte de l’accueil que nous faisons aux migrants!
Ma famille fait partie de RESF qui est une association qui vient en aide aux migrants. En venant à Montceau, il m’est arrivé plusieurs fois d’assister au « pointage » de familles d’immigrés au commissariat et aussi à des expulsions. Quand on connait leur histoire, nous ne pouvons baisser les bras et devons essayer de les aider. Il est temps de chercher des solutions ensemble car bientôt il y aura également des réfugiés climatiques !

Les figurants de la chasse à l’homme…

Tu te définis comme une militante ?
L’art, c’est ton arme à toi pour transformer la société ?

Je ne sais pas vraiment comment me rendre utile. Je me sens plus à ma place en essayant de me questionner et de réfléchir à travers l’art. Cela arrive souvent que des artistes grâce à leurs oeuvres, transforment ma vision de la société. Les émotions et le partage me permettent d’évoluer.

Il y a quelques années, LABOZERO a participé à ce même concours et le film proposé a été sélectionné dans les 50 finalistes. Aujourd’hui tu fais appel à eux pour te prêter du matériel…
On te souhaite le même succès !
Tu penses que Montceau est un terreau fertile pour la réalisation audiovisuelle ou la culture en générale ? Ici, on a de la place pour s’inventer ?
La solidarité, la débrouille, ça caractérise le bassin minier ?

En grandissant à Monceau, j’ai eu la chance de pouvoir assister à de nombreux spectacles et concerts. Il y a aussi beaucoup d’associations et c’est une vrai chance ! Je ressens la solidarité. J’ai eu la chance d’être au Collège ZEP Saint Exupéry, car c’est un des moments où j’ai pu bénéficier de la mixité sociale. Je recherche toujours ça dans mon quotidien. 
Le bassin minier m’inspire beaucoup et j’aimerais permettre aux habitants qui le souhaitent ainsi qu’aux artistes avec lesquels je travaille à Paris, de se rencontrer pour construire et partager ensemble des projets. Ce sont des expériences enrichissantes pour tous. Il est important pour moi de décentraliser la culture. 

On a entendu dire que tu revenais pour mettre en scène une compagnie de théâtre emblématique du bassin minier.
Ca fait quoi de revenir à la maison avec des rêves et des compétences que tu mets au service de ce territoire ? Comment c’est perçu ?

Je suis sincèrement touchée de la confiance que l’on m’accorde. J’ai commencé à rêver de faire ce métier grâce aux expériences que j’ai eu notamment avec les associations La Mère en gueule et Golmus. Pouvoir à mon tour les embarquer dans cette aventure collective me réjouit !
Dans un premier temps, nous avons permis à ceux qui le souhaitaient de nous rejoindre. Nous avons ainsi constitué un groupe, nous avons appris à nous connaître. 

Le projet avec la Mère en Gueule, tu peux nous en parler un peu plus en détails ?

Nous entamons désormais les répétitions du spectacle  » Et maintenant, on va où ?  » 
Les représentations auront lieu fin juin/début juillet à Montceau, au Syndicat des mineurs, et nous espérons dans d’autres lieux du bassin minier par la suite. Afin de respecter ce qui caractérise la Mère en gueule, la pièce sera bien sûr, sociale et politique. J’y ai apporté mon univers et parait-il, ma jeunesse. J’ai voulu parler de la situation actuelle en France. J’ai décidé de faire tomber les masques pour découvrir ce qui se cachent sous les termes de « manifestants », « crs », « migrants »… J’ai voulu parler de l’individu, de l’humain et de la solidarité qu’il ne faut surtout pas sous estimer !

Comment peut-on t’aider avec ce film ? On peut voter c’est ça ?
Et il y a quoi à la clé ?

Tout le monde peut m’aider en partageant ce film. Le but premier étant qu’il soit vu par un maximum de personnes. 
Si vous souhaitez soutenir le film, il suffit d’aller sur le site « Nikon Film Festival » directement sur la page de mon film « Génération i ». Vous pouvez ensuite cliquer sur « Soutenir le film ». L’inscription pour le vote prend 30 secondes. Mon film se visionne en 2min20. 
Concrètement, cela peut nous permettre que le film soit diffusé en festival, d’obtenir des aides financières pour mon prochain court-métrage, et de faire connaître mon travail. Cela permet aussi d’échanger sur ce sujet !

Le mot de la fin. T’as un message à faire passer ? Un coup de coeur, un coup de gueule, une déclaration solennelle ?

Il s’agit d’un extrait que j’aime beaucoup,  d’un discours de l’Abbé Pierre :

« Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui ayant tout, disent avec une bonne figure « Nous qui avons tout, nous sommes pour la paix ! », je sais ce que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs, c’est vous !

Quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients, au regard de Dieu, que n’en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour essayer de sortir de son désespoir. »

Extrait du discours de l’Abbé Pierre,
mis en ligne sa chaîne Youtube par la Fondation Abbé Pierre.

Pour voir et soutenir le film de Margaux, votez par ici !