On vous met au défi de ne pas vous perdre dans la bulle onirique et enivrante que créé le nouveau clip du groupe Zato signé Benjamin Chagneux. Céline Rigaud et Alex Cordet, le duo qui représente le groupe, nous répond !

Des débuts auto-produits, plusieurs albums à votre actif, une collaboration avec le studio Sonovore ; parlez-nous de l’histoire de Zato !

Cela fait une quinzaine d’années que nous jouons ensemble :  tout d’abord, Alex ( le guitariste-chanteur) avait monté un combo folk-rock avec contrebasse et batterie qui s’appelait ZATOPEK. ZATOPEK, c’était le nom d’un coureur de fond tchèque. On savait qu’il nous faudrait de l’endurance et de la persévérance pour mener à bien notre projet….Un jour, pour une web-télé locale, nous sommes allés jouer en duo. Et voilà, c’était la naissance de ZATO, petite sœur ou petit frère de ZATOPEK… Et puis notre batteur et notre bassiste nous ont quitté… ZATO a poursuivi la route tout seul.

« Voix de sirène », noirceur et lumière, gracieux et grinçant, votre but serait-il de nous hypnotiser !

Ce qu’on recherche, c’est franchir la barrière des apparences. Alors on oublie le lisse, le policé, l’aseptisé, on sort notre pic à charbon et on va gratter au fond, on va gratter le fond. Finalement c’est un travail de mineur ! Cela nous rappelle une chanson de ZATOPEK qui s’appelait « à la mine ». 🙂  Au fond, il y a les émotions, les sensations, des images, il peut y faire froid ou chaud, cela peut être doux ou rugueux…. On y rencontre l’espoir, la folie, la joie, la tristesse, la peur, l’amour, la solitude etc etc… Bref, ,notre fond commun à tous! On essaie de mettre à jour ce monde sensible.

L’image semble prendre une place primordiale dans votre travail. Vous travaillez souvent avec le réalisateur Benjamin Chagneux, vous avez fait un film à Québec, une série de sessions acoustiques filmées, des clips très travaillés ! Est-ce une composante indissociable du groupe ?

Oui, c’est une composante importante et qui est devenue au fil du temps de plus en plus primordiale. Cela permet des collaborations riches, notamment avec Benjamin Chagneux que vous citez, ami et réalisateur installé dans le Clunysois, dont nous apprécions énormément l’esthétique et la façon de traiter l’image. L’image, c’est comme un écho. On lance le son et en écho il s’incarne dans des images… Benjamin y met sa patte. Cela ouvre des perspectives, des chemins… Et en retour notre musique intègre cet écho.

Être un groupe originaire de Saône et Loire, ça apporte quelque chose ?

Oui, une renommée internationale !!!! 🙂  …. Non, franchement, non, je ne pense pas… À part peut-être être sur l’axe entre Paris et Lyon et pouvoir se déplacer facilement… Mais on ne renie pas la Saône et Loire, on habite un village qu’on aime beaucoup !

Quels rêves vous portent pour la suite ?

Aller jouer à Berlin, où un ami vit… Monter une petite tournée là-bas…Y tourner un nouveau film…
Et puis refaire un film, c’est vraiment un projet qui grandit dans notre tête. Quelque chose de très différent du premier. Retourner sur les lieux d’une histoire (vraie) d’amour impossible pendant la seconde guerre mondiale : deux êtres séparés brutalement par l’arrivée de l’armée russe durant l’hiver 45 qui fuient comme tant d’autres à l’ouest. Explorer ce que cela peut nous faire vivre 70 après !!!  Rendre cette histoire terriblement vivante…


Crédit Photo : Benjamin Chagneux