Chez Ta Soeur, un lieu pour créer !

Vous avez envie de gribouiller ? De faire du collage ? De mettre la main à la pâte et de laisser l’artiste caché en vous s’exprimer, le lieu Chez Ta Soeur est fait pour vous.
Basé à Tournus, cette association invite régulièrement petits et grands à fabriquer, se rencontrer, regarder, échanger dans une ambiance qui promet bienveillance et divertissement !

« Chez ta soeur » ! On a vraiment le sentiment que là-bas, on se sentira bien ! Votre activité, c’est d’abord un lieu ?

C’est aussi au sein du quartier où Chez ta Soeur a pu s’installer qu’on se sent bien ! Chez ta sœur, c’est comme une nouvelle pièce dans la grande maison du Quartier de la Madeleine, une nouvelle chambre, une nouvelle salle de jeux, pour que la famille puisse s’agrandir. Avant d’aménager ce lieu et de fonder cette association, les initiatives aujourd’hui développées ont été proposées par petites touches dans d’autres « chez », dans l’espace public, de façon spontanée. En ce sens, l’association Chez ta sœur est donc bien née avec ce lieu qui nous a été proposé !

C’est quoi l’histoire qui a fait naitre votre association ? Votre relation avec la ville de Tournus ?

En fait, avant Chez ta sœur, ça se passait Place de la Craie, chez une des deux sœurs, Lisa : puis la deuxième sœur est arrivée, Suzy, et la famille s’est agrandie, avec Corentin, Dominique, Sylvie, Luc, Louison, Alice, Vincent, Laurence, Sophie, Paloma, Christian… et bien d’autres, la liste est maintenant longue !

Tournus, c’est l’histoire de la petite ville natale, celle qu’on s’empresse de quitter après le lycée, où l’on se promet de ne jamais remettre les pieds, et finalement vers laquelle on est rappelé et qu’on n’arrive plus à quitter.
Lisa, Suzy & Corentin de l’association Chez ta Soeur

« Création de pulls moches », « ateliers gribouillages », « cadeaux de dernières minutes », vous encouragez la pratique artistique de manière ludique et avec une approche amusante ! Est-ce une manière d’affirmer que n’importe qui peut faire de l’art ? D’encourager les découragés ?

N’affirmons rien, si ce n’est que chacun a forcément quelque chose à exprimer ! Chaque expression est unique, particulière, et précieuse, quelle qu’elle soit. Juger si c’est de l’art… on le laisse à d’autres. Ce qui est important, dans nos ateliers, c’est davantage le processus, l’énergie donnée, que le résultat final. C’est gratifiant et encourageant d’entendre des membres nous dire qu’ils se pensaient incapables de faire quoi que ce soit, qu’ils sont finalement fiers d’eux-mêmes, qu’ils reprennent confiance en eux, qu’ils se sentent nourris d’autres idées… Continuons plutôt à essayer de planter des graines pour que les découragés s’encouragent eux-mêmes !

Votre démarche s’inscrit aussi dans l’idée du recyclage et de la ré-utilisation. Comme quoi on peut être créatifs et productifs sans consommer ! Un engagement qui vous tient à coeur ?

Pour nous, les deux sœurs fondatrices, le recyclage, la ré-utilisation créative, c’est une histoire familiale, un fonctionnement devenu naturel et évident dans nos vies. En ce sens, on ne revendique pas d’engagement particulier, c’est plutôt qu’on ne sait pas vraiment faire autrement. On a toujours baigné dans la récup’, le troc, la débrouille. On nous demande souvent où on trouve tous ces outils, ces matériaux que l’on utilise : bien sûr on chine, mais on a la chance de recevoir aussi beaucoup de dons. Quand on choisit de fonctionner comme ça, c’est comme si les choses venaient à nous d’elles-mêmes, c’est magique ! Et puis, de toute façon, tout ce qu’on réutilise et transforme a toujours plus d’âme que quelque chose de neuf, qui ne transporte pas d’histoire.

Entre gratuité et non-gratuité, comment on fait pour que tout roule ?

L’association existe depuis début septembre, c’est tout frais : pour l’instant, on parvient à s’auto-financer et à rémunérer une bonne partie de nos intervenants. Sinon, bien sûr, il n’y a pas de secret : le fonctionnement repose sur beaucoup de bénévolat, de dons, de petits gâteaux cuisinés avec amour… Tant qu’on y met tous du cœur et de la sueur, tout roule !

Proposer au moins un atelier ou évènement gratuit par mois, c’est important pour nous, pour ne stigmatiser personne pour des questions de budget, on est bien conscients que le « loisir créatif » reste un certain luxe. D’un autre côté, c’est aussi primordial de pouvoir financer les artistes intervenants, ce n’est pas toujours facile de trouver l’équilibre.
Lisa, Suzy & Corentin de l’association Chez ta Soeur

Démarcher des publics différents, impliquer des personnes éloignées de la pratique artistique et être inclusif. Est-ce quelque chose que vous avez la possibilité de prendre en compte ?

Comme évoqué précédemment, c’est une belle opportunité d’avoir pu s’installer dans un quartier aux identités multiples, avec un caractère populaire, et surtout une forte vie associative. La Madeleine, c’est un quartier historique de Tournus, avec ces ruelles étroites peu accessibles en voiture, ces appartements les uns sur les autres, qui rendent une atmosphère presque latine, où il est difficile de ne pas connaître la vie de ses voisins. Dans cette ambiance, on travaille davantage à installer un climat de confiance, d’inclusion, pour que les gens viennent d’eux-mêmes. Sans le chercher absolument, on a la chance d’accueillir, de rencontrer et de créer des liens avec des personnes de tous les âges, d’horizons professionnels et sociaux complètement différents, c’est très riche !